Selon un sondage récent, la plupart des Français ignorent les risques couverts par les contrats de prévoyance.
La prévoyance, kézako ? Voilà ce qui ressort d’un sondage de l’hebdomadaire L'Argus de l'assurance et du prestataire de services pour les assureurs Cegedim Insurance Solutions, rendu public le 24 mai 2023. Il a été mené auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 individus, ainsi que d’un panel de 500 salariés couverts par un contrat collectif de prévoyance (souscrit dans le cadre de l’entreprise).
À la question « Que couvrent les contrats de prévoyance ? » et sachant que plusieurs réponses étaient possibles, 48% des individus interrogés répondent le décès, 44% la santé, 36% les accidents, 30% l’invalidité et l’incapacité, 14% les arrêts de travail et 13% la retraite. Le sondage ne donne pas la proportion de sondés qui n’ont rien indiqué.
Une notion peu maîtrisée
Mais au regard des résultats, on peut dire que la notion de prévoyance semble mal connue des Français. Pour rappel, les contrats de prévoyance couvrent des événements de la vie qui peuvent se traduire par une chute de revenus parce que l’assuré n’est plus capable totalement ou partiellement de travailler, et ce, de manière définitive ou temporaire. Il en va ainsi de la garantie décès, qui permet aux proches d’un défunt de toucher un capital et/ou une rente.
Là où on l’on voit que la prévoyance n’est pas très bien appréhendée par le grand public, c’est lorsque les répondants différencient l’incapacité et l’arrêt de travail. Or, il s’agit de la même chose. La garantie incapacité temporaire permet à un assuré de percevoir des indemnités journalières (IJ) complémentaires à celles versées par l’Assurance maladie, parce qu’il est en arrêt de travail à la suite d’un accident ou d’une maladie.
Une confusion avec l’épargne retraite
Les accidents peuvent entraîner une invalidité (l’incapacité permanente totale ou partielle de travailler) ou une incapacité temporaire (arrêt de travail). Quant à la retraite, elle ne fait pas partie de la prévoyance. Il s’agit d’un évènement prévisible (sauf en cas de mort prématurée), dont on sait quand il va survenir (il n’est pas possible en France de partir à la retraite avant d’avoir atteint un âge minimum, appelé « âge légal de départ »).
En outre, la constitution d’un revenu de complément pour la retraite relève de l’épargne, alors que les cotisations d’un contrat de prévoyance ne sont pas récupérables si le risque (invalidité, incapacité, perte d’emploi…) ne survient pas. Elles auront alors été versées « à fonds perdus ».
Une sous-estimation des contrats collectifs
Autre preuve de la méconnaissance des contrats de prévoyance : 43% des sondés déclarent ne pas avoir souscrit un tel contrat et 9% ne savent pas s’ils en détiennent un. Or, il faut savoir que la convention collective des cadres oblige leur employeur à les couvrir contre le risque de décès, que la majorité des branches professionnelles prévoient des contrats d’invalidité-décès obligatoires pour tous les salariés de la branche et que les entreprises doivent proposer une complémentaire santé collective à l’ensemble de leurs collaborateurs depuis le 1er janvier 2016.
Les répondants sont 10% à dire qu’ils ont adhéré à un contrat de prévoyance par le bais de leur entreprise et 7% à la fois à titre individuel et à titre collectif, ce qui semble peu. Quant au panel de salariés, 63% disent qu’ils sont couverts en cas d’incapacité de travail, 58% en cas d’invalidité, 57% en cas de décès et… 21% ne savent pas quels sont les risques couverts par leur contrat collectif de prévoyance. Ce qui n’empêche pas 79% des salariés interrogés de se sentir bien protégés.