L'assurance vie : le produit poids lourd de l’épargne tricolore

 

Avec plus de 1.800 milliards d’euros d’encours, l’assurance vie demeure, de loin, le plus important placement financier en volume de l’Hexagone.

Le 31 octobre dernier a été célébrée, comme tous les ans depuis 1924, la Journée mondiale de l’épargne. L’occasion pour le Cercle de l’épargne, un « think tank » sur l’épargne, la retraite et la prévoyance, de dresser, dans une étude publiée cinq jours plus tôt, un état des lieux des comportements des Français en la matière.

En s’appuyant sur un sondage qu’il a réalisé auprès d’un panel de 1.007 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, ainsi que des données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et de la Banque de France, le laboratoire d’idées constate, tout d’abord, que nos compatriotes sont de véritables fourmis. Sept Français sur dix déclarent mettre, chaque année, de l’argent de côté.

Des sommes économisées plutôt conséquentes

Et les sommes économisées peuvent être conséquentes : sur les 70% d’épargnants, 8% thésaurisent 10% à 15% de leur revenu annuel et 5%, plus de 15% de leur revenu. Au final, les Français affichent un taux moyen d’épargne (la proportion du revenu disponible économisée en moyenne) de 15,5%, le plus élevé d’Europe avec celui des Allemands.

Autre enseignement de l’étude : la part importante qu’occupe l’assurance vie dans le bas de laine de nos compatriotes, au point que le Cercle de l’Epargne qualifie ce placement de « tanker de l’épargne ». Car si l’assurance vie est le deuxième actif financier en pourcentage de détention (40,5% des ménages français détiennent au moins un contrat, contre 83,4% pour les livrets d’épargne réglementée, du type Livret A), elle arrive largement en tête en volume.

Un placement jugé intéressant

Avec plus de 1.800 milliards d’euros d’encours (le cumul des versements, majorés des gains), l’assurance vie écrase la concurrence. À titre de comparaison, l’encours du Livret A tutoie « seulement » les 370 milliards d’euros. Soit près de cinq fois moins ! Il faut dire que, contrairement aux livrets réglementés (*), l’assurance vie n’est pas plafonnée.

En outre, grâce au contrat multisupports dans lequel sont logés un fonds en euros et une ou plusieurs unités de compte (UC), le souscripteur peut bénéficier potentiellement d’une rémunération plus conséquente que celle du Livret A. Les UC peuvent, en effet, être investies sur une multitude de classes d’actifs, comme des actions, des obligations, du monétaire ou de l’immobilier locatif (SCPI, OPC, SCI). Les épargnants ne s’y sont d’ailleurs pas trompé : la part des contrats multisupports dans l’assurance vie est passée de 33% en 2015 à 41% en 2021, souligne le Cercle de l’épargne.

Et l’intérêt pour ce placement ne s’émousse pas. Les Français sont 59% à penser que l’assurance vie est intéressante, derrière l’investissement locatif (65%), mais devant les actions (46%), le Livret A (34%) et les crypto-monnaies, comme le bitcoin (22%).

 

(*) Les versements ne peuvent pas dépasser (hors intérêts capitalisés) 22.950 euros pour le Livret A, 12.000 euros pour le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), 7.700 euros pour le Livret d’épargne populaire (LEP) destiné aux foyers modestes, 1.600 euros pour le Livret jeune réservé aux 12-25 ans.